Qui est le Panchen Lama ? | Dalaï Lama |
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L'affaire du Panchen Lama : Panchen Lama veut dire "maître qui est un grand érudit". C'est un titre honorifique attribué au 17ème siècle par le cinquième Dalaï Lama à son maître, l'abbé du monastère de Tashi Lhünpo. Le Panchen Lama est considéré comme une incarnation du bouddha Amitabha (bouddha de "lumière infinie"). A la différence du Dalaï Lama, le Panchen Lama n'a pas d'obligation politique. Il est soumis aussi à la réincarnation de son prédécesseur. C'est lui, s'il est vivant, qui désigne le nouveau Dalaï Lama.
Le dixième Panchen Lama est mort en 1989 dans des circonstances "mystérieuses" (empoisonné?). Le dernier Panchen Lama, désigné par le Dalaï Lama, a été enlevé par les autorités chinoises en 1995. Depuis, personne ne l'a vu. En septembre 1998, Mary Robinson, haut commissaire des droits de l'homme des Nations Unies n'a pas pu le voir. Parallèlement, le gouvernement chinois a cherché à désigner un Panchen Lama concurrent, en contraignant quelques grands lamas et moines tibétains à participer à une conférence à Pékin sous haute surveillance.
L'un des mots d'ordre les plus vantés dans les déclarations de la Chine concernant son règne bienveillant sur le Tibet est la prétendue liberté religieuse. Or les événements précédant et suivant la reconnaissance du nouveau Panchen Lama par Sa Sainteté le Dalaï Lama, le 14 mai 1995, ont révélé plus que jamais la fausseté de cette prétention affichée par la Chine. Les documents suivants expliquent en détail la manière dont a été menée la recherche du XIe Panchen Lama et révèlent, dans le contexte de l'histoire religieuse, la relation symbiotique entre les Dalaï Lamas et les Panchen Lamas pendant quatre siècles. C'est par une fiction politique que la Chine prétend avoir autorité sur de précédentes découvertes de réincarnations. Afin de justifier leur manipulation politique d'une procédure purement religieuse, les autorités chinoises ont réécrit et déformé l'histoire religieuse du Tibet. Le 28 janvier 1989, le Xe Panchen Lama meurt au Tibet, âgé de 50 ans. Aussitôt, Sa Sainteté le Dalaï Lama propose d'envoyer une délégation de dix religieux tibétains au monastère de Tashilhunpo à Shigatse et dans d'autres régions du Tibet comme Lhassa, Kumbum et Labrang Tashikyil, afin d'offrir des prières et de mener la cérémonie du Kalachakra pour feu le Panchen Lama. Les autorités chinoises rejettent cette proposition. Le 21 mars 1991, l'ambassade de Chine à New Delhi informe son gouvernement que Sa Sainteté le Dalaï Lama souhaite apporter son aide ý la recherche de l'authentique réincarnation du Panchen Lama. Pour faciliter sa t'che, Sa Sainteté exprime le souhait d'envoyer une délégation de hauts lamas et abbés à Lhamo Lhatso, le lac sacré près de Lhassa, afin de prier et d'observer dans le lac des visions prophétiques qui pourraient guider la délégation à trouver la vraie réincarnation. Trois mois plus tard, le gouvernement chinois répond qu'il n'y avait aucun besoin "d'ingérence étrangère" dans cette question. Chadrel Rinpoche, abbé de Tashilhunpo, a été nommé par les autorités chinoises président de la commission de recherche de la réincarnation du Panchen Lama. Il poursuit sa quÍte pendant trois ans. Il se rend deux fois au lac sacré de Chokhor Gyal Lhatso (Lhamo Lhatso) et une fois au Rinpung Chamsring Tso (Yongtsa Loutso) pour observer les signes, et il se livre aussi à d'autres recherches religieuses. Les signes révèlent que la XIe réincarnation a déjà eu lieu, à l'est de Tashilumpo, Chadrel Rinpoche en avise le Dalaï Lama dans une missive du 17 juillet 1993, transmise par la voie officielle via Pékin. Le 5 août 1993, une réponse est envoyée à Chadrel Rinpoche via l'ambassade chinoise à New Delhi, invitant une délégation du monastère de Tashilhunpo, dirigée par le Rinpoche, à se rendre en Inde pour discuter de la recherche du Panchen Lama. Cette invitation n'a pas reçu de réponse. Le 17 et 18 octobre 1994, au cours d'une rencontre avec une personnalité chinoise proche du gouvernement de la RPC, Sa Sainteté le Dalaï Lama avise le gouvernement chinois qu'elle attend toujours une réponse à la lettre adressée à Chadrel Rinpoche en août 1993. Au cours de cette rencontre, Sa Sainteté réitère l'importance de procéder à la recherche de la réincarnation du Panchen Lama en respectant strictement les procédures religieuses traditionnelles. En janvier 1995, cette même personnalité chinoise se voit rappeler à deux reprises les discussions concernant la réincarnation et est priée de presser les autorités chinoises de donner rapidement une réponse. En juin 95 il n'y avait toujours pas de réponse. Mais entretemps, la procédure de reconnaissance et de proclamation officielle s'achèvent (voir point 2), et le 14 mai, le Dalaï Lama reconnaît enfin officiellement l'enfant Gedhun Choekyi Nyima comme étant le XIe Panchen Lama.
2. La procédure de reconnaissance du Panchen Lama réincarné Après le décès du Panchen Lama en janvier 1989, une trentaine de noms de candidats potentiels à la réincarnation ont été reçus au fil des années, provenant de l'intérieur et de l'extérieur du Tibet. Les noms viennent des localités suivantes : au Tibet : Lhassa, Damzhung, Danang (Lhoka), Lhari (Nagchou), Gyalthang, Toe Gegye, Chamdo, Lhamo, Duejung, Tsa (Malho), Amdo, Gyazong (Lhoka), Tsethang (Lhoka), Lithang et Getse (Ngari). En Inde : Dharamsala et le Ladakh. En 1991, le troisième jour du septième mois de l'année tibétaine du mouton de fer, un rite divinatoire est pratiqué pour savoir si tel enfant du Tibet, pressenti comme étant la réincarnation du Panchen Lama, l'est authentiquement ou non. La divination est négative. En 1993, le troisième jour de l'année du buffle d'eau, une divination est pratiquée pour savoir s'il convient d'entamer et de finaliser le processus de reconnaissance. La divination indique que le moment n'est pas propice. Chadrel Rinpoche, président du comité de recherche de la réincarnation fait parvenir par la voie officielle de Pékin une missive datée du 17 juillet 1993. Il fait part de deux visites menées aux lacs sacrés tibétains de Chokhor Gyal (Lhamo Lhatso) et de Rinpung Chamsring (Yongtsa Loutso) pour consulter des signes relatifs à la réincarnation. Il indique également que d'autres investigations religieuses ont été menées, confirmant que le Panchen Lama s'est déjà réincarné et que les recherches seront conduites dans la direction de l'est par rapport à Tashilhunpo, parmi les enfants nés en l'année du serpent, du cheval et du mouton. En 1994, le troisième jour de l'année du chien de bois, une divination est pratiquée pour savoir si le moment était venu de finaliser la procédure de reconnaissance. La divination indique que ce n'est pas le bon moment. En 1994, le dixième jour du premier mois de l'année lunaire tibétaine, l'oracle de Nechung proclame que si tous les Tibétains restent fermement unis et solidaires, une réincarnation indubitable ne va pas tarder à être trouvée au Tibet. Cette prophétie est confirmée le même jour par l'oracle de Tsangpa. Une fois encore, le 30 mars 1994, l'oracle de Tsangpa consulté à la demande du monastère de Tashilhunpo, proclame que la réincarnation est née au Tibet et qu'il n'y a pas de souci à se faire puisque Sa Sainteté étudie la question. Le 3 décembre 1994, une divination pratiquée pour savoir s'il est temps de finaliser le processus de reconnaissance révèle que le moment est enfin venu. En janvier 1995 au cours de l'initiation du Kalachakra qu'il donne à Mindgod en Inde, le Dalaï Lama entame le processus de reconnaissance. Une divination a révélé que parmi les candidats, Gendun Choekyi Nyima, dont le père est Kunchog Phuntsog et la mère, Dechen Chodon de Lhari dans la préfecture de Ngari, au Tibet, est un "candidat extrÍmement bon" pour la réincarnation du Panchen Lama. Le 23 janvier 1995 à Dharamsala, après des offrandes devant des objets de culte tels que le Kyirong Jowo (une image particulière du Bouddha rapportée du Tibet), la thangka de Palden Lhamo (une déité protectrice du Tibet), etc., des prières spéciales sont récitées, invoquant les noms des précédents Panchen Lama. Ensuite une divination est menée pour savoir si Gendun Choekyi Nyima est bien l'authentique réincarnation du Panchen Lama. Le rite divinatoire le confirme. Afin de confirmer ce résultat, une seconde divination est pratiquée, corroborant le résultat précédent. Aussi ne subsiste-t-il plus aucun doute sur le fait que l'enfant, Gendun Choekyi Nyima, est bien la vraie réincarnation, et la reconnaissance est donc finalisée. En 1995 à nouveau, le treizième jour du troisième mois tibétain, l'oracle de Nechung proclame qu'il n'y a rien de plus à faire ni à dire, puisque le Dalaï Lama a déjà étudié la question à travers l'esprit des trois secrets. Le 13 mai 1995, une dernière divination est pratiquée pour déterminer s'il convient de proclamer la reconnaissance de la réincarnation du Panchen Lama le quinzième jour du troisième mois de l'année lunaire tibétaine (qui correspond au 14 mai 1995), ou de la remettre à plus tard. La divination indique qu'il vaut mieux la proclamer le jour proposé. L'enfant nommé Gendun Choekyi Nyima est né le 25 avril 1989, le 19e jour du troisième mois de l'année du serpent de terre. Dès qu'il a été capable de parler, il a dit : "Je suis le Panchen, mon monastère est Tashilhunpo. Je suis assis sur un trône élevé. Mes monastères sont dans le Tsang, à Lhassa et en Chine". Intelligent et brillant, il a l'esprit vif. Son maintien est posé et sérieux et son parler, franc et direct.
3. Historique de la reconnaissance des Panchen Lamas La réaction chinoise officielle à l'annonce de la réincarnation du Panchen Lama par Sa Sainteté le Dalaï Lama arrive sous la forme d'une dépêche de l'agence Xinhua le 17 mai 1995. Elle contient une déclaration du porte-parole du Bureau des affaires religieuses de la RPC, présentant un certain nombre d'allégations sans fondement sur le statut des Dalaï Lamas et des Panchen Lamas. Voici les clarifications nécessaires pour rectifier ces déclarations. Selon la déclaration chinoise, "les titres de Dalaï Lama et de Panchen Erdini de l'Ecole bouddhiste tibétaine Gelougpa ont été conférés par le gouvernement central de la dynastie Qing". Or les sources historiques montrent clairement que le titre de Dalaï Lama a été offert par le pince mongol Altan Khan à Sonam Gyatso en 1578. Ce dernier est connu sous le titre de Troisième Dalaï Lama, ses deux incarnations précédentes reconnues ayant été désignées rétrospectivement comme Premier et Deuxième Dalaï Lama. De même, l'attribution du titre de Panchen à la dynastie Qing est inexacte. Le titre de Panchen a été attribuée aux abbés de Tashilhunpo de la manière suivante. Gendun Droup, qui fut reconnu rétrospectivement comme le Premier Dalaï Lama, a fondé le monastère de Tashilhunpo en 1447. C'était un érudit religieux de très grande stature. Lorsqu'il rencontra le Panchen Choglay Namgyal, un autre érudit de l'époque, Gendun Droup répondit à toutes les questions de spiritualité que lui posait le grand maître. Profondément impressionné, le Panchen Choglay Namgyal lui conféra le titre de "Omniscient". Par conséquent, Gendun Drup en vint à être connu sous les titres de "Omniscient" et de "Panchen", mot composé des deux premières syllabes de Pandit , érudit en sanskrit et Chen - po , qui signifie "grand" en tibétain. Gendun Droup fut le premier abbé de Tashilhunpo et treize abbés lui ont succédé jusqu'à l'installation de Lobsang Choekyi Nyima. Tous ont été nommés par le monastère de Tashilhunpo sur base de leur érudition et tous ont bénéficié du titre de "Panchen". Cependant le XVe abbé, Lobsang Choekyi Gyaltsen, a assumé une position particulière lorsque le Ve Dalaï Lama lui donna le monastère de Tashilhunpo. Depuis lors, ses réincarnations ont été reconnues comme Panchen Lama. Les trois réincarnations reconnues ayant précédé Lobsang Choekyi Gyaltsen mais n'appartenant pas au monastère de Tashilhunpo ont néanmoins reçu le titre posthume de Panchen Lama. C'est pourquoi Lobsang Choekyi Gyaltsen est comptabilisé comme le IVe Panchen Lama. Voilà l'une des raisons pour lesquelles l'affirmation chinoise que la dynastie Qing aurait conféré les titres de DalaÔ et de Panchen est historiquement intenable. En 1731 l'empereur mandchou K'ang-hsi offrit le titre d'Erdini au Vème Panchen Lama, Lobsang Yeshi. C'est un terme mongol signifiant "précieux joyau", un titre honorifique partagé par beaucoup de lamas mongols. Les empereurs Qing, mandchous, révéraient le Dalaï Lama comme leur refuge et lui offraient tout leur soutien dans d'esprit de la relation chapelain-protecteur (cheu-yeun) existant entre eux. En 1792, en réponse à la requête du gouvernement tibétain, l'empereur mandchou envoya des forces importantes pour aider l'armée tibétaine à chasser l'envahisseur gurkha. La même année fut institué le nouveau système de sélection des réincarnations de hauts lamas par tirage au sort. C'est un événement en Mongolie, sur qui le Tibet avait traditionnellement autorité spirituelle, qui entraÓna l'introduction de ce système. A la mort du lama mongol Erdini Pandita Khutuktu, une dispute naquit quant ý la sélection de sa réincarnation. C'est afin d'éviter de telles complications dans le futur, que l'on introduisit un système de tirage au sort. Il n'y a pas de preuves historiques suggérant que ce système de tirage au sort a été établi dans le but exprés de sélectionner les réincarnations du Dalaï Lama et du Panchen Lama. En outre, les Mandchous (la dynastie Qing au pouvoir en Chine) étaient un peuple bouddhiste d'Asie centrale, un pouvoir étranger occupant la Chine. Les Chinois eux-mêmes reconnaissent les Mandchous comme une force d'occupation étrangère. En 1911, lorsque la révolution nationaliste a renversé la dynastie Qing des Mandchous, Sun Yat-sen a dit que la Chine a été occupée deux fois par des forces étrangères : la première fois par les Yuan et la seconde, par les Qing. Logiquement, les Tibétains n'acceptent donc pas les prétentions chinoises actuelles héritées de la relation chapelain-protecteur entre le Tibet et les Mandchous. Comme le gouvernement du Kuomintang en son temps, les Chinois déclarent à présent qu'ils ont joué un rôle décisif dans la sélection et l'installation du XIVe Dalaï Lama. En réalité, ce dernier a été sélectionné conformément aux croyances et traditions anciennes du Tibet, et l'approbation du gouvernement chinois n'a jamais été nécessaire ni demandée. L'assemblée nationale tibétaine a confirmé le XIVe Dalaï Lama en 1939. Lors de l'intronisation, le 22 février 1940, Wu Zhongxin, l'émissaire chinois n'a joué aucun rôle particulier, pas plus que les représentants du Bhoutan, du Sikkim, du Népal et de l'Inde. Sir Basil Gould, l'officier politique britannique représentant l'Inde britannique à la cérémonie, a expliqué que la version chinoise officielle des événements était une fiction préparée et diffusée avant mÍme que l'événement ait eu lieu. Le 31 juillet 1989, Ngapo Ngawang Jigme, vice-président du comité permanent du congrès du peuple chinois déclarait : "L'an dernier, lors d'une réunion à l'Institut de tibétologie, j'ai évoqué cela et mes observations concernant des documents du Kuomintang. J'ai dit que nous, le parti communiste, n'avions pas besoin de raconter des mensonges basés sur des mensonges du Kuomintang. Alors le camarade Chang Feng du ministËre du front uni, a dit : à l'avenir nous ne dirons plus que Wu Zhongxin a officié à l'intronisation du XIVe Dalaï Lama". La déclaration chinoise prétend ensuite que le Dalaï Lama a dérogé "à la convention historique établie, sapant les rites religieux". Elle conclut que l'annonce de la réincarnation du Panchen Lama est "illégale et nulle". Ce sont là des allégations motivées politiquement et sans aucun fondement historique réel. Si cette allégation signifie que le système de tirage au sort n'a pas été appliqué dans la reconnaissance de l'actuel Panchen Lama, il faut souligner que ce système n'a été utilisé que pour la reconnaissance de trois des quatorze Dalaï Lamas et de deux des dix Panchen Lamas. Depuis 1792, date où le système fut introduit sous le règne du VIIIe Dalaï Lama, il y a eu six Dalaï Lamas successifs et seulement trois tirages au sort. De mÍme, ce système n'a pas été utilisé pour confirmer la reconnaissance du dixième Panchen Lama. La relation entre le Dalaï Lama et le Panchen Lama remonte à l'époque du Ve Dalaï Lama et de son contemporain, le Panchen Lobsang Choekyi Gyaltsen, qui est considéré comme le IVe Panchen Lama. Panchen Lobsang Choegyal avait reconnu le Ve Dalaï Lama. En retour, le Ve Dalaï Lama a reconnu le Panchen Lobsang Yeshi comme le Vème Panchen Lama. Le VIIe Dalaï Lama reconnut le VIe Panchen Lama, qui a son tour reconnut le VIIIe Dalaï Lama. Le VIIIe Dalaï Lama reconnut le VIIe Panchen Lama. C'est la convention historiquement établie. La reconnaissance de la réincarnation du Xe Panchen Lama par Sa Sainteté le Dalaï Lama est donc parfaitement en accord avec cette convention.
4. La position équivoque de la Chine Depuis le décès du Panchen Lama en 1989, Sa Sainteté le Dalaï Lama a entrepris de nombreuses approches du gouvernement chinois. Mais les autorités chinoises ont rejeté toutes les demandes de Sa Sainteté d'envoyer des délégations religieuses au Tibet pour aider et participer à la recherche de la réincarnation. Le Dalaï Lama ne souhaitait pas politiser l'affaire de la réincarnation. L'enfant reconnu était né et vivait au Tibet. En annonÁant le nom de l'enfant, Sa Sainteté en appelait au gouvernement chinois pour qu'il élargisse sa compréhension, sa coopération et son assistance "afin de permettre à Rinpoche de recevoir l'éducation religieuse lui convenant et d'assumer ses responsabilités spirituelles". Sa Sainteté a fait le maximum pour se montrer coopératif dans le but d'éviter toute confrontation sur la question. Si le respect de la tradition bouddhique et de ses coutumes constituent le critère de légalité et de validité pour la recherche et la reconnaissance de la réincarnation du Panchen Lama, alors il n'existe aucun motif de s'opposer à la décision du DalaÏ Lama. L'action de Sa Sainteté allait-elle "rencontrer une forte opposition dans les milieux bouddhistes tibétains" ou un grand respect, cela n'apparaîtrait clairement que si le peuple du Tibet pouvait acquérir la liberté d'exprimer ses sentiments véritables. Nous ne répondrons pas à certaines déclarations que des Tibétains du Tibet sont forcés de faire par leurs maîtres chinois. Nous sommes bien conscients des difficultés qu'ils connaissent. Le mépris de la Chine pour les sentiments religieux du peuple tibétain, tel qu'il ressort de leur attitude autoritaire vis à vis de la reconnaissance du Panchen Lama, manifeste la vraie nature de leur dictature au Tibet. La réalité d'aujourd'hui c'est que le Tibet est un pays occupé par une puissance coloniale. Au cours des dernières années, Sa Sainteté le Dalaï Lama a fait un maximum d'efforts en vue d'arriver à une solution acceptable pour les deux parties concernées par le problème du Tibet, dans un esprit de réconciliation et de compromis. Cette approche qui est celle de la voie du milieu vise avant tout ý garantir au Tibet une véritable autodétermination. Tout en prenant en considération les intérêts du peuple chinois, le Dalaï Lama s'est gardé d'insister pour inscrire l'indépendance du Tibet et sa séparation d'avec la Chine à l'ordre du jour des négociations proposées. Il est à regretter que le Chine a rejeté chacune des initiatives de Sa Sainteté en vue d'un règlement pacifique et négocié de la question tibétaine. Récemment le gouvernement chinois déclarait que "la lutte entre nous et la clique du Dalaï ne concerne pas la question de la liberté religieuse et de l'autonomie. C'est un combat entre notre côté et celui de l'ennemi". Ce ne sont donc manifestement pas les Tibétains qui refusent obstinément de rechercher et d'adopter une solution pacifique au problème du Tibet. La Chine a réagi à l'annonce du Panchen Lama par de nouvelles répressions et de nombreuses arrestations.
Chadrel Rinpoche, chef de le commission officielle chinoise responsable de la recherche de la réincarnation du dernier Panchen Lama, a été arrêté à Chengdou le 18 mai 1995 alors qu'il rentrait de Pékin à Shigatse, quatre jours après l'annonce de la découverte de la Xe réincarnation du Panchen Lama, le 14 mai à Dharamsala. Chadrel Rinpoche, qui était aussi l'abbé en exercice du monastère de Tashilhunpo à Shigatse, le siège du Panchen Lama, a été emmené à Pékin et mis au secret. Les autorités chinoises ont mis de nombreux mois a admettre l'arrestation de Chadrel Rinpoche. Il a été inculpé de collaboration avec le Dalaï Lama au cours de la procédure de recherche. Il a été libéré en janvier 2002. Nous en appelons à tous les gouvernements, ONG et individus concernés par les droits de l'homme pour demander la libération immédiate de Rinpoche. Source : Traduction adaptée de l'anglais par l'asbl Les Amis du Tibet - Belgique
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